Pourquoi utiliser la loi de Pareto dans la communication assertive et la résolution des conflits ?

Avez-vous remarqué que les conflits ne se règlent facilement qu’en de rares occasions ? Comment se fait-il que malgré qu’on arrive assez facilement aux causes d’un conflit, la résolution ne soit pas aussi évidente ?

Avant de répondre à ces questions, j’aimerais vous parler de la loi de Pareto. Il s’agit à l’origine d’un concept économique qui s’applique dans de nombreux domaines. Cette loi est également connue sous le nom de règle des 80/20. Cette dernière stipule que 80% des effets sont causés par 20% des causes.

La loi de Pareto peut être appliquée aux relations interpersonnelles et à la résolution des conflits pour aider à identifier les problèmes sous-jacents et débusquer les solutions les plus efficaces.

Comment la loi de Pareto peut-elle aider à résoudre les conflits ?

En appliquant la loi de Pareto à la résolution des conflits, il est possible d’identifier les causes profondes du conflit. En général, 80% des problèmes sont causés par 20% des causes. Il est donc important d’identifier les 20% des causes qui sont à l’origine de la majorité des problèmes. Cela permet de concentrer les efforts sur ces causes et de résoudre efficacement le conflit.

Je reviens à ce que je disais en début d’article. Dans un conflit, sous le coup de l’émotion, votre interlocuteur ou vous-même pouvez éprouver une certaine confusion. Dans ce cas, il est possible que le conflit perdure, car votre attention est tournée sur les détails.

Dans une telle situation, vous pourriez attendre de votre interlocuteur, sur la forme alors qu’il est probable qu’il soit en train de faire des efforts pour trouver une entente.

Les étapes pour appliquer la loi de Pareto à la résolution des conflits

Les plus sceptiques d’entre vous peuvent me rétorquer que l’on ne pense pas aux lois en situation de stress, si utiles soient-elles. Je ne peux que vous donner raison. C’est pourquoi, anticiper et s’entraîner pourrait vous aider à l’appliquer avec succès.

Ce n’est pas parce qu’on sait que l’on sait faire, mais ce n’est qu’une question de pratique.

Voici, maintenant un petit protocole à tester et à adapter à votre sensibilité :

1. D’abord, identifier le problème de votre point de vue

Dans la situation en question, identifiez vos besoins, vos contraintes et ce qui vous pose un problème. Que se passera-il si la situation n’évolue pas ? Listez toutes les conséquences.

Il est important de comprendre la nature réelle du conflit. Soyez donc le plus factuel possible. Cela permet de définir le problème de manière claire et concise.

2. Ensuite, faites ce travail pour votre interlocuteur

Tentez de comprendre ses besoins, ses contraintes et ce qui constitue le problème de son point de vue. Identifiez également comment la situation évoluera s’il ne résout pas son problème.

Invitez votre interlocuteur à être le plus factuel possible en l’encourageant à être concret. Adoptez une attitude d’écoute (si vous êtes partie prenante, c’est probablement le plus difficile) : soyez rigoureux et attentif concernant cette règle afin de bien comprendre la problématique de votre interlocuteur. Assurez-vous de bien comprendre sa situation.

3. Analyser la situation et reformuler

Il ne s’agit pas réellement d’une étape. En effet, en adoptant une posture d’écoute active, vous êtes déjà dans l’analyse. C’est quand vous écoutez vraiment que vous devriez être en mesure d’identifier le 20% qui constitue le fond du problème.

Reformulez afin de vous assurer que vous avez bien compris le problème pour la partie adverse.

Si vous avez bien exposé le fond de votre problème, il est fort probable que votre interlocuteur en soit au même stade. Vous avez donc identifé les 20% sur lesquels vous devriez concentrer vos efforts.

Un bon indicateur que cette phase a de bonnes chances d’aboutir est que l’échange gagne en fluidité. Vous êtes prêt pour amorcer la recherche de solutions.

3. Recherche des options

Avant d’adopter une solution, l’idéal est de passer par la recherche d’options. Dans la plupart des cas, il n’y a pas de solution idéale. Il s’agit donc de trouver les possibles compromis afin de choisir le meilleur et parfois, le moins pire pour les deux parties.

L’étape deux n’est pas un processus linéaire. Il faut parfois travailler à dépassionner la situation afin de découvrir des éléments clés non exprimés qui doivent être pris en compte pour l’adoption d’un compromis accepté de plein gré par tous.

Qu’allez-vous devoir abandonner dans le 80% ? Du temps, des moyens, du confort et probablement un peu de sensibilité.

Si vous avez des difficultés à franchir cette étape, une tierce personne peut aider à contractualiser un accord.

4. Suivi post-conflit

Lorsque le problème est ponctuel et l’option adoptée ne requiert pas de compromis, cette étape peut s’avérer superflue. Cependant, dans le cas d’une cohabitation ou de la nécessité d’une collaboration durable (entre collègues, notamment), le suivi est incontournable. Il fait partie des 20% des éléments à considérer de la la loi de Pareto. Dans ce cas, une liste de contrôle pourrait vous aider :

Si vous-même ressentez un manque de considération, mon article sur le manque de reconnaissance au travail pourrait vous être utile.

La loi de Pareto peut être un outil précieux dans de nombreux domaines et notamment dans celui de la résolution des conflits. Elle permet d’identifier les causes profondes du conflit et de se concentrer sur les problèmes les plus importants.

L’application de la loi de Pareto peut être très simple dans sa mise en œuvre. En effet, face à l’animosité d’un interlocuteur qui se montre agressif, montrer une attitude disponible, ouverte et déterminée permet de rétablir le dialogue dans la plupart des cas.

Cette méthode vous plait ? Testez-la et améliorez-la !

Vous êtes manager ? Vous voulez en savoir plus sur mes activités ? Prendre rendez-vous pour en parler