Survivre au manque de reconnaissance au travail

Comment survivre au manque de reconnaissance au travail ?

La reconnaissance est un élément clé pour cultiver une bonne qualité de vie au travail. Ce n’est plus à prouver, la reconnaissance au travail joue, pour les employés, un rôle essentiel dans le niveau de satisfaction à leur poste et l’engagement dans les missions qui leur sont confiées.

Malheureusement, l’étude Gallup 2022 pointe la France non pas comme lanterne rouge de l’Europe, mais presque. Nous avons encore, dans notre cher hexagone, une bonne marge de progression pour faire circuler, en quantité, les signes de reconnaissance qui donnent le cœur à la tâche.

Dans cet article, je me positionne du côté de ceux qui subissent ce manque de considération. Comment gérer donc cette situation « désagréable » pour avoir envie de donner le meilleur de soi au travail de façon pérenne ?

Avant d’apporter ma réponse sur cette question cruciale, je vous propose de revisiter brièvement les conséquences du manque de reconnaissance au travail. Si vous en voyez d’autres, sentez-vous libre de partager en commentaires.

Le manque de reconnaissance au travail

On fait parfois bon cœur contre mauvaise fortune et c’est louable, mais il ne faudrait pas pour autant minimiser le problème.

Effectivement, les répercussions de cette carence de reconnaissance au travail, mal géré, peut avoir des conséquences délétères aussi bien sur votre état psychique que physique. En réalité, si les premiers signes peuvent être confondus dans la masse, un manque d’envie d’aller travailler, pourrait devenir, une angoisse de se rendre au travail et quand on en arrive à ce stade, c’est que l’on est prêt à s’en rendre malade.

N’est-ce pas la cause d’un certain nombre d’arrêts maladies ?

En effet, comment peut-on en arriver à se mettre en arrêt maladie, alors que l’ensemble de mes clients sont des professionnels très engagés ?

Généralement, c’est une situation qui ne s’installe pas en quelques semaines, bien que je n’exclue pas que cela puisse se produire.

C’est plutôt l’affaire de plusieurs mois, voire de nombreuses années, durant lesquelles on endure une situation de laquelle mes clients se sont sentis pleinement responsables de la situation pour ne pas dire coupables.

C’est à force de coups durs qu’un certain nombre d’entre eux ont subi. Pourtant, les études que je cite plus bas ne mentionnent que trop vite ces causes si elles en parlent. Je nomme la colère, qui est le symptôme du dommage symbolique ou réel qu’ils ont subi à plusieurs reprises au long de leurs parcours professionnel. Oui, souvent cet arrêt arrive après de nombreuses (petites ou grandes) brimades subies. Pourtant, elles sont souvent vécues avec culpabilité, comme s’ils les avaient effectivement méritées.

Que disent les grands cabinets sur ce phénomène ?

Au-delà de ma petite expérience de coach qui recueille les témoignages de ses clients, c’est une récente étude (mars 2022) du cabinet Gallup qui jette un pavé dans la mare : les employés français sont parmi les moins engagés d’Europe. Les collaborateurs qui souffrent du manque de reconnaissance au travail sont plus à même de souffrir de stress, d’anxiété et de dépression. Ils risquent aussi de moins bien performer dans les tâches qui leur sont demandées.

Certains sont tentés de prendre ce phénomène à la rigolade et de minimiser les effets sur eux-mêmes ou leurs collègues. Pourtant, les conséquences à ce problème sont bien documentées.

  • Le cabinet Deloitte, notamment, abonde dans le même sens et va plus loin : un besoin de reconnaissance non comblé peut entraîner des effets négatifs importants sur la santé mentale et physique, les relations professionnelles, les performances et la motivation au travail.
  • Sur la santé mentale et physique : le manque de reconnaissance au travail peut entraîner de la dépression, de l’anxiété, du stress et des troubles du sommeil. Autant dire que le manque de reconnaissance (efforts, risques professionnels, besoin de sécurité, compétences, ancienneté, expérience professionnelle…) est lié à un risque de baisse de votre espérance de vie si le problème n’est pas traité. Il y a de quoi cesser de ricaner, n’est-ce pas ? (l’étude qui en parle de façon la plus explicite a été retirée…)
  • Sur les relations professionnelles : le manque de reconnaissance au travail peut entraîner des relations professionnelles tendues et dysfonctionnelles. Tout salarié qui ne se sent pas reconnu pour son travail peut devenir réservé, distant et moins coopératif avec ses collègues et ses supérieurs.
  • Sur les performances: le manque de considération pour un employé peut entraîner une baisse de la motivation et de la performance de ces derniers. Selon une étude de la revue « L’Expansion Management Review« , les collaborateurs qui ne se sentent pas reconnus pour leur travail sont moins enclins à accomplir leur travail et ont des performances inférieures par rapport aux collaborateurs et collaboratrices qui se sentent reconnus.
  • Sur la motivation : le manque de reconnaissance au travail peut entraîner une baisse d’entrain et de dynamisme des collaborateurs. Selon une étude menée par Info-SocialRH, les salariés qui ne se sentent pas reconnus pour leur boulot sont moins motivés pour accomplir leurs missions et ont des aspirations professionnelles moins élevées par rapport aux employés qui se sentent reconnus. Ce n’est donc pas que leurs performances qui sont touchées. Leur carrière en pâtit également.

Quelles sont les causes au manque de reconnaissance au travail ?

Je fais volontairement un petit pas de côté, car je crois qu’il est essentiel de rendre le problème plus concret et tangible. Gardez-les « signes » à l’esprit, nous y reviendrons plus tard.

En fonction de que vous vivez personnellement, je vous invite à relativiser la notion de responsabilité, car les actes de malveillance, même s'ils ne sont pas la règle, ils existent. 

Je pense notamment aux faits qui m’ont été rapporté par l’une de mes clientes, qui ayant négocié son départ a été victime d’un certain mépris durant sa période de préavis. Alors que son entreprise avait prévu le renouvellement de tous les fauteuils de bureau, elle a été la seule à ne pas avoir reçu le même traitement. La peur d’être mise en évidence et d’être humiliée devant tout le monde, l’a retenue de s’exprimer à ce sujet. C’est petit, c’est peut-être symbolique pour certains, mais ça peut aussi blesser.

Ce qu’en disent les ressources humaines

D’après l’article de FocusRh sur le faible engagement des français au travail, les responsabilités sont partagées. D’une part, les employeurs n’ont pas conscience de la nécessité d’apporter une attention particulière à la reconnaissance au travail. D’autre part, les salariés ne savent pas comment demander ce précieux ingrédient pour leur motivation et leur efficacité.

D’autres causes au manque de reconnaissance au travail…

Les erreurs de management

Parmi ces erreurs, on pourrait compter, par exemple, la croyance du manager selon laquelle un salarié qui recevrait un compliment cesserait de s’efforcer (Vous captez ? C’est la bonne vieille stratégie du bâton et de la carotte qui perdure dans certains milieux).

Une autre erreur de management est celle d’encadrer sans s’intéresser à la nature humaine. Combien d’excellents techniciens ou ingénieurs sont devenus de piètres managers, car ils n’ont pas reçu de formation appropriée ? Pourtant, souvent, quand tout va bien, un « Bonjour, comment ça va ? » peut suffire. Ce court moment d’échange suffirait à prendre la température et à détecter un éventuel mal-être.

Les relations de travail conflictuelles ou mal encadrées

On n’est pas obligé d’aimer ses collègues, mais un minimum d’esprit d’équipe contribue à huiler les rouages des relations professionnelles. Sans l’action du responsable d’équipe, l’esprit de coopération peut facilement faire défaut dès que les tâches, missions et responsabilités sont définies de manière floue ou hasardeuse.

Les politiques de reconnaissance absentes ou inadéquates

Basées uniquement sur le diplôme, la place dans la hiérarchie, la performance et le "faire", par exemple.

En effet, un collaborateur ne peut pas être réduit à son niveau d’études. Nous ne sommes pas non plus des machines, et un salarié ne peut pas recevoir de la reconnaissance exclusivement pour ses résultats. C’est mal connaître la condition humaine.

Une politique de GPEC restée au stade de projet ou non déployée.

La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences prévoit de vous accompagner pour donner le meilleur de vous-même dans l'entreprise, mais également de maintenir le meilleur degré d'employabilité si vous deviez partir, quelle qu'en soit la raison.

Combien de collaboratrices, malgré leurs nombreuses années d’engagement, ne se sont pas vues proposer une formation pour l’aider à monter en compétences et à évoluer ? Les raisons sont nombreuses, mais parfois surprenantes : une personne trop efficace à son poste peut être retenue ou privée de formation, car perçue comme irremplaçable !

Les stratégies pour gérer le manque « d’égards »

Heureusement, personne n’est complètement démuni face à cette triste réalité. Comme évoqué plus haut, les salariés peuvent se saisir de leur part de responsabilité pour améliorer leur qualité de vie en entreprise. Le cabinet Page Personnel évoque dans l’un de ses articles à ce sujet, plusieurs axes.

Lorsque les rapports cordiaux avec sa hiérarchie sont la norme, la communication avec ses managers et son N+2 sont essentiels. En réalité, les études montrent que ce n’est pas forcément le manager qui est en question. La plupart des salariés entretiennent de bonnes relations avec leur manager.

Le problème peut venir assez logiquement de l’entreprise et de son organisation. Dans ce cas, le dialogue avec son encadrant.e fait partie des stratégies gagnantes pour faire face au manque de reconnaissance au travail.

Effectivement, en souffrance, on pourrait facilement tomber dans le piège de croire que son entourage voit ce qui se passe. Même si la souffrance est le quotidien ou du moins une réalité évidente pour soi, en parler est une première étape dans la recherche de solutions.

Aussi, lorsque le problème vient du même degré hiérarchique, souvent, exposer le problème de façon assertive est suffisant pour retrouver un équilibre professionnel.

Voici un article sur l’assertivité pour faire face aux indélicatesses au bureau, si le sujet vous intéresse.

J’entends parfois que se fixer des objectifs soi-même peut être une option, mais en fonction de votre intention, de vos enjeux et attentes, cette stratégie pourrait se révéler tout du moins incomplète pour être efficace.

Dans les faits, pour maintenir le caractère sain des relations au travail, vos objectifs doivent être, au moins, connus de votre hiérarchie, « contractuels » et soutenir l'activité de votre entreprise. L'accord de votre hiérarchie pour consacrer du temps à un objectif spécifique est souvent le garant de relations apaisées.

Au cas où ces conditions ne seraient pas réunies, vous disposez néanmoins d’autres options. La plus évidente au travail est celle que vous pouvez obtenir de la part de vos pairs. Vous pouvez aussi rechercher des signes de reconnaissance en dehors du cadre professionnel : sorties, loisirs, amis, famille…

Vous managez une équipe au quotidien ? Voici quelques pistes pour vous inspirer sur les besoins du personnel que vous encadrez et améliorer le niveau de satisfaction de vos collaboratrices à travers des pratiques adaptées.

Pourquoi chercher de la reconnaissance en dehors du cadre hiérarchique est efficace ?

Dans les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites, les relations et la reconnaissance obéissent parfois à des mécanismes qui échappent à notre conscience. Les dynamiques relationnelles peuvent être verrouillées et difficiles à modifier et comme simple collaborateur, même à un rôle stratégique, que ce soit parce que vous gérez un portefeuille de clients qui vous sont fidèles ou parce que vous détenez un savoir unique en tant qu’employé expérimenté, vous n’avez que peu de poids. C’est un rapport entre pot de terre et pot de fer.

Chercher le bien-être, par ailleurs, est bien moins énergivore. C’est une question d’équilibre et de santé psychique, mais pour comprendre cela, quelques explications sont nécessaires.

Dans une organisation verticale du travail, il est assez naturel de rechercher la « validation » par le haut. Pourtant, il existe quatre façons de gérer son besoin de stimulis. Vous pouvez nourrir votre confiance et votre estime vous-même. En agissant ainsi, vous pouvez nourrir votre sentiment d’être reconnu dans un environnement dans lequel il y a pénurie de reconnaissance.

La gestion des signes de reconnaissance pour soi-même

Quand on manque de reconnaissance, la question incontournable est : « Comment puis-je y remédier afin de retrouver mon équilibre dès à présent ? » Même si j’invite souvent à demander de l’aide et à éviter de rester seul dans son coin avec ses problèmes, il existe des moyens pour obtenir tout du moins ses premiers résultats.

On peut, bien évidemment, recevoir, la plupart d’entre nous le souhaite. Mais on peut aussi se donner à soi-même.

Se donner quoi ? Des choses très basiques. Si essentielles qu’elles fonctionnent si on les met en place en tant qu’individu autonome :

Tout d’abord, si ce n’est pas déjà fait, en parler :

D’abord avec votre manager ou N+2

Avec le service des ressources humaines qui est généralement de bon conseil

Avec la médecine du travail qui peut aider à mesurer de « façon rationnelle » la pénibilité à votre poste.

Pourquoi faire me direz-vous ? Pour évaluer les options à votre portée, mais également pour vérifier si vous êtes le seul à vivre cette expérience dans votre entourage professionnel proche.

Cherchez du soutien auprès des personnes compétentes, de vos confrères, et de votre famille et amis :

À quoi bon ? Exprimer ses difficultés, c’est déjà les rendre plus supportables. Ce n’est pas tant les conseils que vous pourriez recevoir qui comptent, c’est d’abord l’écoute qui est aidante et qui permet de pallier la carence.

Voici une petite liste non exhaustive pour vous inspirer et trouver vos propres solutions :

  • Pratiquez une activité qui vous détend, comme la cohérence cardiaque ou simplement prendre l’air.
  • Faites de l’exercice. Si ce n’est pas dans vos habitudes, commencez par la promenade, le footing, le vélo. Ce doit être une activité qui doit vous être facilement accessible.
  • Pratiquez la sieste, voire les micro-siestes.
  • Recentrez-vous sur vos sensations corporelles et votre respiration.
  • Fermez les yeux quelques instants et posez vos mains sur votre table ou bureau.
  • Si vous en avez la possibilité, faites du jardinage ou prenez soin de quelques plantes si vous êtes en appartement.

Tentez de garder l’esprit ouvert et simplement, testez et identifiez les meilleures options pour vous.

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