La mélancolie est un sentiment valorisé par de nombreux artistes par le passé. C’est notamment le cas de Charles Baudelaire avec ses « spleen », Jean-Paul Sartre avec « La Nausée » ou encore Françoise Sagan avec « Bonjour Tristesse ». On l’associe tout particulièrement à l’automne : après s’être ouvert à l’aventure et à la nouveauté durant la saison estivale, l’automne invite au repli sur soi et à l’introspection.
Ceux qui sont atteints par la mélancolie voient aisément le lien avec le pessimisme. En effet, il faudra subir la baisse de luminosité, les faibles températures et les intempéries pendant au moins six mois avant l’explosion de vie du printemps et l’optimisme qui l’accompagne.
Vous êtes d’humeur mélancolique ? Avant de se laisser aller à la morosité, faisons un petit tour à la définition de mélancolie.
Mélancolie, définition
D’après le CNTRL, il s’agit d’un « abattement physique et moral complet, une profonde tristesse, un pessimisme généralisé ». Le dictionnaire ajoute, la mélancolie est caractérisée par un état « accompagné d’idées délirantes d’autoaccusation et de suicide ».
On ne peut dépeindre un tableau plus noir que celui-là.
Voyons ce que dit le Larousse: « État de dépression, de tristesse vague, de dégoût de la vie, propension habituelle au pessimisme ». Dans la deuxième définition ce dernier dictionnaire ajoute : « Caractéristique dominante de quelque chose qui inspire de la tristesse : La mélancolie d’un paysage d’automne ».
Ce n’est guère mieux, n’est-ce pas ?
Mais, ce qui m’intéresse tout particulièrement dans ces définitions, ce sont les notions de pessimisme et de tristesse qui reviennent.
C’est sur ces points que j’ai envie d’insister. Le pessimisme qui est l’anticipation des scénarios les moins favorables et la tristesse que j’associe avec le renoncement à quelque chose, qui dans le cas des pessimistes, qui est encore là.
Je tire de là ma propre définition de la nostalgie qui serait comme une sorte de douceur ressentie à renoncer avant l’heure. Ce sentiment correspondrait à une sorte d’effondrement intérieur. Le nostalgique renonce à se battre pour obtenir l’objet de son désir alors que rien n’indique concrètement qu’il ne peut pas y accéder.
Pourquoi pas, mais cela ressemble plus à un choix délibéré qu’à une situation à laquelle on ne peut plus rien.
En effet, sans vouloir être brutal, je crois que cela mérite une image forte. On connaît tous l’expression « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». J’y ajouterai, il ne faut pas, non plus, enterrer nos proches les plus chers avant l’heure.

Citation inspirante pour les mélancoliques
Renoncer à se battre pour ce qui compte au plus profond de soi-même, c’est nier aussi bien la nature que la condition humaine. Si cela ne compte finalement pas tant que ça, existe-t-il une véritable raison d’être mélancolique ?
Bien sûr, je ne peux pas le nier. Parfois, ça fait du bien de se laisser aller. À l’instar de notre cher Baudelaire lorsqu’il écrit ces mots :
Ah ! Que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Baudelaire
La vie est un éternel recommencement et j’ignore s’il existe des personnes capables de vivre sans cesse dans l’extase. Le fait est que l’on s’habitue à tout comme le démontre si bien le phénomène d’adaptation hédonique. Pensez aux premières semaines de votre dernière idylle amoureuse ou à votre dernière augmentation de salaire. Au bout de quelque temps, vous vous êtes habitué et de nouveaux besoins sont probablement apparus.
Si vous me lisez depuis un certain temps, vous aurez remarqué que je suis plutôt classique et modéré. Je finirai donc ce post avec une référence qui m’est chère. Je pense à la fable de la Cigale et la fourmi. Cette dernière n’a pas le temps de la nostalgie, mais ne peut pas réellement profiter de sa prospérité. Peut-être qu’il est possible d’être un peu cigale et redevenir fourmi pour mieux vivre les jours de gris.

Vous pensez ne pas être concerné par ce sentiment, pourtant quelque chose vous parle autour de ce concept… Peut-être que vous devriez consulter plutôt les concepts de dépression ou de défaitisme. Ce n’est pas encore ça ? Le vécu est plus fort encore ? Consultez l’article sur l’alarmisme. Vous l’aurez probablement compris, tous ces concepts sont étroitement liés et d’une façon ou d’une autre, ils touchent tous au pessimisme.