J’aimerais aujourd’hui aborder un sujet qui est souvent sous-estimé : le problème relationnel au travail. De mon point de vue, les problèmes relationnels au travail sont généralement causés par une définition peu claire des contrats.
En effet, s’ils sont habituellement très explicites quant aux tâches à réaliser grâce aux fiches de poste, les relations au travail sont rarement évoquées. C’est ainsi que tout feu tout flamme en début de collaboration, avec le temps, le collaborateur voit sa motivation s’émousser sans savoir comment agir pour garder son élan et maintenir son niveau de motivation au plus haut.
L’une des difficultés, c’est que, souvent, le problème relationnel s’installe de manière silencieuse. On attribue finalement la responsabilité à ce qui n’est, en général, qu’un déclencheur. C’est ainsi qu’il est difficile de se poser les bonnes questions. On se retrouve face au problème relationnel au travail en essayant de l’affronter avec une certaine charge émotionnelle qui nous empêche d’y voir clair et de faire preuve d’assertivité. Le manque de cadre laisse alors le salarié désemparé.
Les stratégies pour résoudre un problème relationnel au travail
Voici les stratégies les plus communes que j’ai pu rassembler pour résoudre un problème relationnel au travail. Elles s’appliquent aussi bien aux relations qu’aux problèmes au travail en général :
- Prendre de front le problème et le résoudre à l’instant où il se présente
- Analyser le problème froidement puis décider d’un plan d’action
- Se demander pourquoi c’est à soi que ça arrive puis lui tourner le dos
- Espérer que quelqu’un d’autre résolve le problème relationnel à sa place
- Attendre de se retrouver dans l’impasse pour tenter de le résoudre
En ce qui me concerne, ce que j’aime faire, c’est les disséquer. Mais non, je ne suis pas différent de la plupart de ceux qui rencontrent des problèmes de relations : je peux répondre oui aux 5 stratégies (les bonnes et les moins bonnes).
Il m’arrive de mettre en place des stratégies d’évitement. Comment faire alors ? Quand j’en prends conscience, je sais déjà que je ne me trouve pas face à un petit problème et que je vais probablement devoir sortir de ma zone de confort.
Je vais devoir prendre le problème relationnel au travail à bras le corps si je veux le résoudre.
En effet, je vais devoir me poser un certain nombre de questions pour faire un point de situation :
- Est-ce que le problème relationnel impacte mon travail ou l’entreprise ?
- Est-ce que le problème est en lien direct avec nos fiches de poste respectives ?
- Suis-je obligé de fréquenter cette relation ?
- La relation était-elle fluide avant que le problème se manifeste ?
- Est-ce que j’apprécie la personne ?
- Est-ce que cette personne m’apprécie ?
- S’agit-il d’un collègue toxique ?
- …
Vous l’aurez compris, je fais de mon mieux pour réduire le problème en morceaux et cherche à identifier les points de blocage. Quand j’arrive à ce stade, ce n’est plus tout à fait un problème, mais seulement une liste de tâches à réaliser plus ou moins pénible sauf dans un cas. C’est le cas dans lequel je ne tiens aucun bout. Je peux affirmer sincèrement que cela ne dépend ni de moi ni de ma capacité à développer une attitude assertive.
Un effort de lucidité est souvent nécessaire à ce stade. Soit je peux faire un effort pour négocier, soit je peux m’en charger, soit j’ai besoin d’aide, soit je vais devoir déléguer ou accepter que le problème sera long à résoudre.
Cela diminue automatiquement ma charge émotionnelle et me permet de me remettre en mouvement ne serait-ce qu’en demandant de l’aide. Qu’il s’agisse d’une panne moteur, d’un problème avec les impôts ou un problème relationnel au travail, ça marche.
Vous pouvez consulter cet article pour aller plus loin dans la gestion des émotions.

Comment feriez-vous si vous deviez manger un éléphant ? (Si vous êtes végétarien, sachez que c’est juste une métaphore 🙂
La difficulté à résoudre nos propres problèmes de relations au travail
Vous savez déjà qu’on a besoin de découper les problèmes. Mais pourquoi on le fait si peu quand il s’agit des nôtres ?
Comme je disais un peu plus haut, je suis tombé dans tous les travers (attendre que quelqu’un veuille bien faire à ma place, reporter aux calendes grecques, faire l’autruche …). En effet, quand il s’agit de mes propres problèmes, je suis comme tout le monde et s’il faut je me fais aider.
Le déni du problème relationnel au travail
En fait, certains de nos problèmes peuvent nous stresser s’ils nous surprennent ou s’ils dépassent notre capacité à les encaisser à l’instant où ils se présentent. Sous stress, nous perdons le recul.
Il nous arrive parfois d’être pris dans un engrenage qui nous entraîne malgré nous. Je pense à deux situations notamment. L’une est individuelle et l’autre liée aux phénomènes de groupe.
- On a fait un faux pas qu’on regrette, mais notre égo nous entraîne dans le déni. Reconnaître qu’on s’est trompé pourrait être douloureux.
- Dans son for intérieur, on sait avoir commis une erreur, mais l’effet de groupe nous entraîne. En effet, les phénomènes de groupe sont souvent à l’origine de problèmes relationnels durables. Même dans l’erreur, l’effet de groupe permet de se sentir plus fort, plus légitime.
C’est seulement quand le vélo perd sa force d’inertie et qu’on s’arrête ou qu’on tombe qu’on devient conscient du problème. On doit alors faire un effort conscient pour redémarrer et mettre en place une stratégie, qu’on peut à nouveau faire avancer son vélo de façon satisfaisante.
Je parle bien évidemment des relations au travail, mais pas que…
Il m’arrive souvent d’être insatisfait d’un échange avec quelqu’un. J’ai besoin alors de sortir de mes ruminations inutiles pour passer les différentes étapes de l’entretien en revue. C »est seulement à ce stade que je peux avoir une idée de ce qui a dysfonctionné. Ai-je déraillé parce que m’a chaîne était trop tendue ou pas assez ? Ai-je changé de vitesse au mauvais moment ? S’agit-il d’un autre souci encore ?
Que se passe-t-il pour moi dans ces moments ?
Résoudre un problème relationnel au travail
Si on considère les problèmes relationnels au travail, la première étape est de reconsidérer l’autre comme un partenaire. Ceci a pour effet de réduire la charge émotionnelle négative, mais ce n’est pas toujours sans effort.
Je remets l’évènement dans le contexte : il est rare qu’on se retrouve face à un véritable ennemi, quelqu’un qui veut nous nuire sciemment.
Il s’agit souvent d’un collègue, d’un collaborateur, d’un patron ou d’un client… également sous stress et il ou elle fait partie de ma vie au travail ne serait-ce que temporairement.
Alors, devrais-je jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Jetteriez-vous le bébé avec l’eau du bain ?

Faire la part des choses : émotions, relations, contexte relationnel…
Comme je partageais avec vous un peu plus haut dans cet article, nous avons à gérer d’un côté notre charge émotionnelle, de l’autre, le réel d’une situation.
Ce réel est bien plus complexe qu’une simple émotion qu’elle soit agréable ou désagréable.
Si vous êtes normalement constitué, il est possible que vous n’échappiez pas au duo colère-culpabilité alors que vous constatez que votre carrière est bloquée depuis un certain temps.
On peut, en effet, connaître les montagnes russes dans lesquelles on passe du « je ne serai jamais assez bon » au « ras-le-bol, j’ai fait plus qu’il n’en faut ».
Cela me fait penser aux différences de vécu d’une profession à l’autre. Certaines sont très à cheval sur leur contrat d’autres en revanche le sont sur leur mission. La première catégorie déploie beaucoup d’énergie pour atteindre un haut niveau de productivité. La deuxième, en revanche, doit souvent s’efforcer de trouver un équilibre vie pro vie perso, car elle exerce généralement un métier vraiment stimulant.
Je suis clairement dans la deuxième catégorie.
Et vous, dans quelle catégorie vous voyez-vous actuellement ?
L’un des lacunes que j’ai pu repérer dans les métiers très stimulants se rapporte à la gestion des besoins.
En effet, dans ce cas, de nombreux besoins restent dans l’attente d’être assouvis.
Un exemple de besoin inassouvi récurrent ?
Le besoin de reconnaissance.
Encore un exemple ?
Le repos.
Qu’est-ce qui s’est donc passé ?
Plusieurs hypothèses. Nous avons changé. Sinon, notre situation personnelle, nos aspirations, nos projets, l’environnement de travail, nos envies … ont changé.
Résultat ?
C’est comme si nous voulions faire de la descente VTT avec un vélo de ville. Ou encore, comme si on voulait trouver une vitesse constante et confortable avec un vélo qui n’aurait qu’une seule vitesse et pas de frein sur une route accidentée.
Si on ne fait pas évoluer le vélo en fonction du réel, difficile de le garder en bon état de marche sur la durée.
Avez-vous repéré le bébé ? Ce sont nos besoins !
Le pire dans tout ça ? Ils restent souvent inexprimés ou si maladroitement, qu’ils sont parfois difficilement entendables.
Jetterez-vous le bébé avec l’eau du bain ?
Bien sûr que non.

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