Le droit de râler n’est pas inscrit dans la déclaration des droits de l’Homme, c’est pourtant celui auquel nous sommes le plus attachés.
Jean Amadou

J’ai trouvé cette citation très amusante à ce qui m’était arrivé il y a quelques jours. Je me suis surpris à bougonner alors que je venais d’obtenir le changement de comportement que j’attendais chez un voisin.
Comme si exaucer mon vœu allait m’apporter quelque chose. En fait pas du tout.
Cela n’a rien changé.
C’est plutôt comme si me plaindre était devenu une seconde nature. Dur d’admettre que je puisse en être arrivé là. Voici la leçon que j’ai pu en tirer.
Je me suis surpris à râler…
Je dois vous avouer quelque chose. Je me suis surpris à râler gratuitement. C’est drôle parce que m’en rendre compte, n’a pas désagréable.
Oui, j’ai pris cela avec de l’humour.
C’est vrai, pourquoi culpabiliser alors que je me découvre un comportement que je déteste ?
En effet, ça me fatigue de voir les gens râler.
Je ne m’aime pas quand je râle et encore moins quand je me plains.
Je ne suis pas sûr de toujours m’en apercevoir, mais quand ça arrive, BINGO !
Je sais que je peux améliorer quelque chose en moi. Mais, permettez-moi vous raconter ce qui m’est arrivé.
Râler auprès du fauteur de trouble ou se taire ?
Là où j’habite, je considère que je suis entouré d’un certain nombre de voisins indélicats : ils sont sales, ils se garent mal, bref, ils me rappellent que je n’habite pas dans le lieu de mes rêves…
Oui, je sais, je sais, allez, j’y vais, je vous raconte.
Voilà donc un « cher » voisin qui se gare toujours en travers et qui prend souvent deux places au lieu d’une.
Quand je vois ça, je me dis : « voilà quelqu’un qui se croit seul et qui n’en a rien à faire des autres ! ». Je dois souvent gérer ma colère, car quand je le vois, ça me démange de lui dire ce que je pense. Mais en général, je me dis ce n’est pas le bon moment. Je vais attendre de l’inviter ou « coincer » dans un apéro avec les voisins et je lui déballerai tout.
Cela faisait plusieurs jours que ça durait et voilà que je découvre qu’il s’est garé tout droit juste à côté de ma voiture. Savez-vous ce que j’ai pensé : « Non mais, t’as que me serrer un peu plus » !

Râler ou se plaindre, ça ne change rien
Tout ce temps j’ai cru inconsciemment que je serais plus heureux s’il se garait « comme il se doit » et voilà que cela m’ennuie tout autant qu’il se gare comme il faut à côté de moi… Qu’est-ce qui ne va pas alors ?
Le jour où il s’est garé comme je lui aurais bien exigé quelques jours plus tôt, je me suis retrouvé coincé. Il a fallu que je fasse attention à sa carrosserie, que je rentre mon ventre pour pouvoir passer… Encore une fois ça n’allait pas.
D’un autre côté, le fait qu’il fasse ça sans que j’ai eu à intervenir m’a fait réfléchir. Je râle s’il se gare n’importe comment et je râle quand il se gare correctement. C’est clair ce n’est pas lui qui a un problème. C’est bien moi : j’ai envie de partir de là et comme je ne m’en donne pas tout à fait les moyens de réaliser l’un de mes rêves, mon voisin devient mon exutoire en interne.
Il faut bien que je trouve un responsable à mon malheur !
C’est donc ça !
Si ce n’est pas moi le fautif, je n’ai pas à me sentir coupable !
Et merde ! Fait chier ! ça se retourne encore contre moi !
Mais pourquoi ça me fait râler ?
Pourquoi, je dis BINGO alors ? La réponse est simple mais elle ne va pas de soi.
En effet, souvent, on se contente de râler et ça fait du bien puis on passe à autre chose. Quand je me surprend à râler, je découvre quelque chose que je dois probablement changer. Non mais il y a un cadeau caché. Vous avez probablement identifié lequel. J’en suis persuadé. Même si vous ne connaissez peut-être pas le nom. Sartre disait :
« L’enfer c’est les autres »
Sartre
Ce n’est pas pour rien, c’est qu’il nous empêchent de tourner en rond. Ils nous permettent de nous renvoyer à un moment ou un autre à notre propre responsabilité. Si à certains moments pénibles de notre parcours on jetterait bien la pierre sur quelqu’un d’autre, en général c’est à nous que revient toujours une part de responsabilité.
Responsable : celui qui est capable de réponse. A méditer…
Combien sont morts en duel ? Nous ne sommes pas obligés de pinailler constamment avec notre entourage. Nous pouvons aussi prendre la responsabilité de nos actes ou de nos passivités et changer les choses qui ne nous conviennent pas. Il ne s’agit pas de changer les petites choses mais plutôt les grandes, celles qui comptent.
Mais, comprenons-nous bien et je sais que nous sommes d’accord : Tout grand changement, qui fait sens, commence par un premier pas, si petit soit-il.
Si ces grands changements ne vont pas sans efforts, ce sont, qu’on le veuille ou non, ceux qui feront la différence dans notre vie.
S’ils font vraiment la différence, ne vaut-il pas la peine de s’y attarder ? Même s’ils prennent tout notre temps et nos ressources ?
Je ne répondrai pas à votre place pour ces deux dernières questions mais si votre réponse est positive, sachez que vous n’êtes pas obligé de faire ce chemin seul.

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Vous l'aurez compris, ce qui se passe à l'intérieur a bien plus d'importance que ce qui peut se passer à l'extérieur de nous-mêmes. Agir sur ce que nous pouvons agir, nous donne bien plus d'autonomie que si l'on passe son temps à se plaindre ou à râler pour quelque chose qui sort de notre zone d'influence.
Aujourd'hui, je ne peux que remercier mon voisin qui m'a mis face à mes contradictions et qui m'a permis d'avancer dans ma vie sans même s'en douter une seconde. Quoique, qui sait...