Quand on a la tête dans le guidon, se poser et prendre du recul devrait être la priorité. Savoir dire stop n’est pas donné à tout le monde et pour cause. Les circonstances ne sont pas toujours favorables. En passant à l’action, vous pourriez très vite vous sentir montré du doigt.

Quand on perd son entrain pour aller travailler, quand on perd de vue ce que l’on veut, c’est que quelque chose ne va pas.
Avez-vous besoin d’un changement radical ou changer d’environnement vous suffit ?
Rester ou partir est le plus souvent le dilemme auquel on se sent confronté. Pourtant, quand on est à bout de souffle, il est surtout urgent de prendre son temps et d’identifier les bons leviers. pour améliorer sa qualité de vie au travail.
Savoir dire stop avant de tout plaquer
Vous travaillez trop ou ne gagnez pas assez ? Vous en avez plein le dos et avez le sentiment de ne plus savoir pourquoi vous vous levez hormis pour payer vos factures ? Si en plus vous avez le sentiment de ne plus avancer et de perdre de vue vos objectifs, la frustration vous gagne. Privé de toute satisfaction, la colère n’est jamais loin et vous conduit progressivement vers l’épuisement et la culpabilité.
Je suis passé par là. J’en parle dans cet article « équilibre vie pro et vie perso« .
Si vous êtes comme moi et vous vous retrouvez dans une situation semblable, il est probable que vous vous disiez : « le mieux est encore de tenir, faire profil bas et se montrer professionnel ». Mais quand on se tient un tel discours intérieur, il y a des chances pour que votre organisme sonne l’alarme et vous dise STOP !
À ce stade, vous êtes probablement sans cesse en train de chercher à maîtriser vos émotions. Êtes-vous du genre à écouter les signaux ou vous allez plutôt chercher à pousser à fond vos limites ?
Si mon intuition est bonne, vous êtes de l’étoffe des samouraï : les valeurs avant tout !
Je me trompe ? Votre professionnalisme est votre étendard. Ce n’est qu’en cas extrême et avec une certaine dose de culpabilité que vous marquerez une pause dans votre emploi du temps. J’ai le même point faible. Dans ce cas, savoir dire non est légitime : c’est faire preuve d’assertivité.
Le manque de reconnaissance nous empêche de dire stop
Vous savez pourtant…
Vous le connaissez le problème : la reconnaissance que vous méritez, vous l’attendez depuis belle lurette. Les raisons à cela ?
Le patron n’a pas le temps, ne sait pas que c’est important pour vous, a peur de ce que vous pourriez lui demander en retour… Ce qui est certain, c’est que la situation est mal engagée.
Vous avez, en effet, fait le tour de la question. Votre assertivité ne suffira pas à changer la donne. Vous en avez la confirmation quand vous constatez être le seul à voir les choses sous cet angle. Vous n’êtes pas en quête d’absolu, mais attendez une certaine justice. Si ce n’était qu’une question de personnes, le problème serait plus simple à résoudre !
Seulement, vos collègues qui pourraient subir la même situation ne semblent pas être sensibles au problème. Ils considèrent certainement qu’ils n’y peuvent rien et ne voient pas comment cela pourrait évoluer sans y laisser des plumes. D’autres, sans se poser plus de questions, pourraient considérer que cette situation est normale.
Accepter sa différence pour savoir dire stop
Je ne sais pas s’il vous est venu à l’esprit que cette situation pourrait ne pas les incommoder plus que ça. Ils s’en sont probablement fait une raison. Certains ont même patienté, parfois pendant des années, pour enfin pouvoir profiter du système tel qu’il est.
En effet, à leur arrivé, ils ont trimé et se sont vu attribuer toutes les tâches que les anciens ne voulaient pas. Imaginez-vous en train de leur annoncer que le système qu’ils ont subi pendant des années est sur le point de changer et que les cartes vont être redistribuées. en votre faveur… pour tenir compte de vos besoins.
S’ils étaient en début de carrière ou qu’ils n’en voyaient pas le bout, ils pourraient l’entendre et vous féliciter. Mais que pensez-vous qu’ils diraient s’ils étaient sur le point de bénéficier de ce système injuste, certes, mais enfin à leur avantage… Pensez-vous que vous seriez bien accueilli ?
S’ils sont sur le point de profiter du système ou qu’ils en profitent déjà alors qu’ils en souffrent depuis des années, il y a des chances pour qu’ils comptent bien tirer leur épingle du jeu et, indirectement, faire de vous leur victime. « Eh oui, chacun son tour ! » La culture d’entreprise a façonné vos collègues au point de normaliser la souffrance. Saurez-vous dire stop ?
Que vous répondraient-ils si vous leur demandiez justice ? Plusieurs options toutes plus révoltantes les unes que les autres :
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler
- C’est le jeu
- On passe tous par là
- Sois patient, ton tour viendra
- Tu te prends pour qui pour vouloir changer les choses
- …
Je crois que c’est clair. Vous l’avez compris, dans ces conditions, savoir dire stop ne suffit pas. Comment dans ce cas, affirmer sa différence sans en payer le prix fort ?
Nagez-vous à contre-courant sans le savoir ? Difficile alors d’exprimer son désaccord…
Il est difficile de s’affirmer sans comprendre la source du problème. On ne peut pas tout simplement dire STOP et croire que ce sera sans conséquences sur votre carrière ou plus simplement sur vos relations avec l’ensemble de vos collègues.
Dans une société de la performance et de la fuite en avant, il est tentant de céder à la dynamique pour essayer d’en obtenir davantage. Quand on a subi l’injustice soi-même, ne pas participer à cette folie alors qu’on peut enfin en tirer profit, relève du masochisme ou du sacerdoce. Dans un tel contexte, il est rare de voir une attitude assertive dans les actes de ses collègues.
Oui, le problème est systémique : tout le système doit être remis en cause pour obtenir un changement. Difficile, en tant que petit soldat isolé, d’inverser la tendance et de se faire entendre.
Vous pouvez toujours endosser l’habit de chevalier à l’image de Don Quichotte, mais à quel prix ? La leçon que vous en tirerez c’est celle de l’humilité. Celle dont vos collègues font preuve quelque part quand ils se soumettent à la dynamique générale se sachant vaincus d’avance.
En réalité, ce n’est qu’une infime minorité qui est en mesure de prendre ce recul et d’en tirer une quelconque leçon. La plupart cède avant à la peur,
La peur du rejet qui retient la majorité de dire stop. Ils préfèrent se soumettre à un certain conformise aliénant.
Ce qui vous empêche de vous affirmer par le NON

En effet, l’une des grandes peurs de l’être humain est celle de finir isolé comme un paria. Personne n’aime être montré du doigt et encore moins quand on se sent déjà secrètement différent. Non, les sentiments d’inadéquation ou de rejet sont des blessures redoutables dont on préfère s’immuniser en se soumettant au conformisme général.
La balance bénéfice-risque perçue n’est pas en faveur de l’affirmation de soi.
Aller dans le sens de la majorité, attendre et voir, rien de mieux comme stratégie pour s’économiser et être sûr d’appartenir à quelque chose. Ils ne s’appartient plus vraiment mais, au moins ils ne souffrent pas de votre isolement.
L’être humain est grégaire et il sait qu’il a besoin de compagnie. Même si beaucoup aiment se dire indépendants, ils sont effrayés à l’idée de la solitude.
Votre force c’est de l’avoir apprivoisée.
Seulement, vous savez que vous êtes légitime dans vos besoins. Vous avez aussi essayé de vous conformer au cadre imposé au point de dépasser vos propres limites. La réponse qui vous invite à patienter ne vous convient plus et c’est compréhensible.
On ne peux pas renoncer à répondre à ses besoins sous prétexte d’une règle implicite ou d’avoir peur de la solitude. Dans les faits, vous vous sentez déjà seul ! C’est en cela que vous êtes différent, que vos besoins différent et que vous avez une sensibilité accrue. Vous ne pouvez donc pas agir comme la majorité.
Vous avez attendu la reconnaissance mais elle n’est pas venue. Vous vous sentez souvent vidé par vos efforts et êtes conscient que le changement ne viendra plus de l’extérieur. Plus le temps passe et mieux vous comprenez que vous n’avez plus grand chose à perdre…
Si vous avez besoin de trancher pour vous protéger et de décider d’un changement sans culpabiliser, voici quelques pistes pour savoir dire stop sans vous mordre les doigts.
Savoir dire stop, ça ne s’improvise pas
Savez-vous quels sont vos essentiels, vos besoins pour retrouver l’équilibre dans votre vie ? Comment faites-vous pour recharger vos batteries ? Êtes-vous sûr d’en tenir compte ?
Récemment vous avez cru être arrivé au point de non-retour. Pourtant vous vous êtes senti hésiter. Rester, différer ou partir au plus vite, le dilemme est toujours latent. Mais qu’est-ce qui vous fait hésiter au moment le moins opportun ?
Vous savez que vous devez apporter un changement dans votre vie mais quelque chose vous retient.
J’ai ma petite idée à ce sujet.
Il s’agit de vos valeurs. Encore une fois, ces valeurs qui se manifestent au dernier moment.
Vous doutez de votre capacité à prendre une décision mais il n’en est rien. Vous savez en prendre et je vous invite à cesser de douter sur ce point. Regardez en arrière un instant. Des décisions vous en avez prises et pas des moindres.
Vous avez l’esprit de sacrifice et vos besoins et envies ont trop souvent été dévalorisées. Ce n’est que récemment dans l’Histoire que la culture du “moi je…” ou du “fait ce qu’il te plaît…” est intervenue. Il est donc facile de tomber dans la culpabilité quand on veut prendre soin de soi. Il ne s’agit pas non plus de nier ses valeurs pour céder aux “tentations coupables”.
Il s’agit de faire cohabiter l’ensemble. Voilà l’une des clés pour savoir dire stop : apprendre à vivre ensemble. On ne peut espérer rester longtemps en bonne santé physique et mentale sans harmoniser nos valeurs, nos besoins et nos envies.
Ce n’est donc pas votre capacité à décider qui est remise en cause quand vous revenez sur une décision. De mon point de vue, il s’agit d’un manque de clarté sur quoi et comment faire pour trouver un équilibre et s’affirmer dans la relation.

Savoir dire stop, c’est plus dur que de dire non
Pourquoi savoir dire stop c’est plus difficile que de dire non ? J’y vois plusieurs raisons. La première est culturelle. Tout petit, on entend sans cesse ce « NON » qui en devient lancinant.
Le « STOP » vient souvent beaucoup plus tard avec le « arrête » ou « ça suffit », mais on l’aura moins entendu.
Il y a cependant une raison plus forte qui empêche certaines personnes de dire stop quand elles en ont besoin. Si le besoin de stopper une situation se fait sentir, c’est qu’elle est déjà en cours ou que ce n’est pas la première fois.
Quelque part, la situation est déjà installée, et c’est cela le problème. Implicitement on a déjà accepté et il est généralement plus difficile de revenir sur un accord surtout quand il n’a pas été explicité.
Auriez-vous peur des représailles ?
Des pistes pour agir et réussir à dire stop
Ces propos vous parlent et sonnent justes pour vous, mais vous ne savez pas comment vous y prendre pour en tirer profit ? Voici quelques éléments à travailler pour avancer et apprendre à dire stop aux situations qui vous usent à petit feu.
- Prenez une grande feuille A4
- Identifiez la situation qui vous oppresse
- Mettez des mots dessus : explicitez clairement ce qui se passe
- Écrire la décision que vous souhaitez prendre en guise de titre
- Faites trois colonnes et listez :
- Vos valeurs, vos besoins, vos envies
- Identifiez les incompatibilités
- Vérifiez que la décision que vous souhaitez prendre est alignée à ces trois éléments
- Si vous sentez un manque d’alignement, laissez mûrir
- Si tout est aligné, faites vos devoirs
- Votre décision devrait être plus facile à tenir : êtes-vous prêt à vous faire entendre ?
Parfois prendre sa décision et savoir dire stop est insuffisant pour mettre fin à une situation injuste. Les émotions jouent un rôle clé, car elles nous empêchent de prendre du recul et de comprendre le rôle de la culpabilité, de la peur du rejet ou du sentiment d’inadéquation.
Prendre le temps de clarifier le problème et le décalage entre vous et les autres peut faire la différence. C’est ce qu’on peut appeler, « développer une attitude assertive« . Aussi, vérifier l’alignement entre vos valeurs, vos besoins et vos envies est un passage obligé pour débloquer durablement une situation qui se dégrade lentement.
Savoir dire stop, un pas après l’autre
Vous êtes arrivé au bout de cet article ? Bravo, ce n’était pas gagné d’avance, car c’est un sujet sur lequel on préfère généralement remettre le couvercle. On dirait que vous avez pris votre temps ! À ce stade, il ne s’agit plus de savoir dire stop, mais d’éventuellement étayer votre position.
Développer une attitude sereine et de confiance en soi pourrait vous être utile. Savoir dire stop, n’est pas une question de volonté, mais de compétence. Cela requiert donc d’y consacrer un peu d’énergie le plus régulièrement possible. Revenez à l’exercice ci-dessus si nécessaire et trouvez une personne ressource pour prendre du recul.
Cet article fait écho en vous, vous avez probablement à dire stop à une situation qui ne vous convient plus. Découvrez mon guide offert pour faire le point et vous affirmer en cliquant sur l’image ci-dessous.
