Comment réussir à travailler avec un collègue toxique tout en restant soi-même ? Les envieux, les indiscrets, les chefaillons et autres tyrans de bureau… Ça vous parle ? La plupart des milieux professionnels comptent avec quelques éléments… peu fréquentables. Ils empoisonnent notre quotidien et amenuisent notre confiance en soi. Ces destructeurs provoquent du stress, de la fatigue mentale, voire des dépressions, chez leurs collaborateurs. Nous savons qu’il est malheureusement impossible de choisir ses collègues, mais voici huit conseils pour vous aider à garder le contrôle de la situation. Ils vous seront d’autant plus utiles si vous êtes un tant soit peu réservé, introverti ou hypersensible.
1 – Comprendre ce que recherche un collègue toxique
Vous avez décroché le job de vos rêves, ou du moins un poste dans lequel vous évoluez sereinement, jusqu’au jour où l’on vous présente une nouvelle recrue. Votre cocon professionnel devient, très vite, le terrain de jeu d’un « pervers » qui cherche à y asseoir sa domination par des moyens discutables.
Vous nourrissez, peut-être, l’espoir qu’avec le temps, vous arriverez à changer le comportement de l’intrus. Mais autant vous avertir que tous les psychiatres s’accordent pour affirmer que la mission s’avère quasiment impossible. Un caractère ego centré ne change pas. Plutôt insensible aux autres, le collègue toxique est et restera avide de reconnaissance et de pouvoir.
Vous avez affaire à un stratège qui va manœuvrer pour glaner un maximum de données sensibles parmi les membres de l’équipe qu’il veut asservir. Chaque information lui sera utile pour exercer une emprise sur son entourage. Votre collègue toxique tisse sa toile invisible en identifiant les leviers utiles. Il se constitue un dossier de toute information utile.
2 – Repérer les signaux d’alerte
Tout serait plus simple si, dès le premier contact, il était possible de démasquer un individu toxique. Mais ce genre de profil excelle dans l’art de la dissimulation. Au premier abord, le nouvel arrivé semble avenant. Il vous est sympathique, et donne envie d’échanger avec lui à la machine à café. De prime abord, il incarne l’aisance relationnelle. Mais, attention : si beaucoup l’apprécient et que d’autres le détestent tout autant, soyez vigilant ! Vous devriez également vous méfier si votre collègue montre un caractère lunatique.
En effet, une personnalité manipulatrice ajuste son attitude selon son intérêt et son interlocuteur. Elle saura se montrer affable, voire servile avec sa hiérarchie, cassante et méprisante avec ses collègues et collaborateurs.
Enfin, faîtes attention à la manière dont ses demandes sont formulées. Si votre partenaire est malintentionné, il adoptera un style de communication volontairement succinct et imprécis dans le but de vous mettre en défaut. L’assertivité n’est pas son fort et préfère de loin la séduction et la manipulation.

3 – Connaître les profils des collègues les plus dangereux
Alors que certains s’en tiennent à répandre une ambiance maussade et démotivante, d’autres sont beaucoup plus redoutables :
- Le manipulateur
Sa tactique consiste à vous utiliser afin de servir son propre intérêt. Il est passé maître du mensonge par omission, de l’appel à la pitié, ou du chantage affectif.
- Le compétiteur
Celui-ci joue sur le terrain de la concurrence. Son challenge ? Proposer des projets toujours plus grands, plus rapides et plus performants que les vôtres. Il se complaît dans la surenchère afin de vous épuiser et de vous démotiver.
- Le destructeur
Un psychopathe ou un pervers narcissique qui ne connaît ni l’empathie, ni la pitié. Il peut utiliser la violence verbale et se nourrit de vos fragilités.
- L’imposteur
Une grande gueule qui ne possède aucune compétence, mais s’approprie vos succès. Fort de son assurance, il réussit à se placer en tête des nouveaux promus… Et à vous souffler le poste pour lequel vous travaillez d’arrache-pied !
4 – Garder ses distances
Le premier réflexe à adopter, pour vous préserver de l’emprise de votre collègue, est de vous maintenir à bonne distance. Mais, ne l’ignorez pas pour autant, ou vous risqueriez de vous mettre en défaut vis-à-vis de votre hiérarchie.
N’échangez avec lui que sur les sujets purement professionnels qui vous lient tous les deux. Évitez à tout prix de parler de vous, de vos états d’âme, de vos aspirations et de votre vie privée. À coup sûr, il tentera de transgresser les limites que vous aurez mises en place, mais soyez ferme. Partez du principe que toute information partagée avec lui sera susceptible d’être utilisée contre vous. Néanmoins, ne vous risquez pas à mentir pour échapper à son influence, ou il usera de la situation contre vous.
Vous collaborez à plusieurs sur un projet ? Gardez en tête que vous n’êtes pas tenu d’entretenir les mêmes relations de confiance avec chacun des membres de votre équipe. Soyez discret, car il est en mesure de remarquer toute différence de traitement.
5 – Choisir la bonne stratégie face aux attaques d’un collègue toxique
Il est inutile de faire preuve de compréhension comme de penser qu’il serait possible d’amener votre partenaire à revoir son comportement. Il ne changera pas. Aussi, faites preuve de fermeté :
- Répondez à ses questions de manière rationnelle, neutre, au besoin, restez évasif dans vos réponses. Appliquez-vous à mettre un terme à la discussion, sans avoir à vous justifier, dès que cela vous semble nécessaire.
- Ne lui montrez surtout pas que ses paroles, ou ses agissements ont une quelconque emprise sur vous. S’il vous dénigre et tente de vous déstabiliser, conservez votre sang-froid. Mais demandez-lui de préciser ses propos et répliquez fermement.
- Ne vous soumettez pas à ses requêtes si l’envie lui prend de jouer les chefaillons. Remettez-le à sa place en lui rappelant les définitions de postes et les rôles de chacun. Au pire, exigez des consignes écrites.

6 – Rester concentré pour travailler en milieu hostile
Collaborer avec l’un de ces trublions est un exercice périlleux. Cela impose une vigilance de tous les instants, une grande maîtrise de soi et une résistance à toute épreuve ! Si vous vous focalisez sur le vent pernicieux qui vous entoure, vous prenez le risque d’être emporté dans une spirale infernale. Puisqu’un pervers se nourrit de tout ce qui est négatif, concentrez-vous sur des éléments positifs : un nouveau client, une réunion constructive, une avancée dans un dossier complexe, par exemple.
Célébrez chacune de vos petites victoires, car vous risquez d’avoir besoin d’une triple dose de reconnaissance au travail. Face aux attaques et aux coups bas, votre unique objectif consiste à réussir le projet qui vous a été confié. Alimentez votre motivation en jouant sur votre efficacité et prenez du plaisir à mener à bien vos missions. Soyez consciencieux, attachez-vous à respecter les délais, les procédures et présentez un travail de qualité. De cette façon, vous serez mieux armé pour résister à la pression et pour décrédibiliser votre adversaire.
7 – Prendre soin de soi et éviter
Exercer une activité aux côtés d’une personne malsaine peut vous conduire à l’épuisement, à la faute, à la dépression. C’est pourquoi, il est indispensable de mettre en place quelques bonnes habitudes afin de vous assurer des moments de détente et un sommeil réparateur.
Lancez-vous, par exemple, dans une activité créative, loin du collègue toxique, pour cultiver les pensées positives. Profitez des moments de partage avec vos proches. Veillez à avoir une bonne hygiène de vie et adoptez une alimentation équilibrée. Oxygénez votre corps et votre esprit en pratiquant une activité physique (tôt le matin ou au moins 3 ou 4 heures avant le coucher). C’est encore la meilleure recette pour évacuer les tensions et travailler votre endurance. Enfin, assurez-vous toujours de passer une bonne nuit de repos. Étirements, yoga, lecture, écriture, méditation… À vous de décider quelle sera votre routine du soir.
Un doute sur ce point ? Lisez, si le cœur vous en dit, les 5 règles pour une vie réussie et pleine. Vous n’en serez que plus fort face à un collègue toxique.
8 – Mettre un terme à la collaboration
Malgré tous vos efforts et les rappels à l’ordre, la situation avec le collègue toxique est devenue intenable ? Le fait de subir durant des mois, voire des années, des caprices et des manipulations ont eu raison de votre ténacité ? Ne laissez personne porter atteinte à votre santé. Protégez-vous, à tout prix ! Vous pouvez vous rapprocher de la médecine du travail pour lui faire part de votre détresse. Celle-ci saura vous écouter, mais son champ d’action reste très limité, car, le plus souvent, elle ne pourra rien contre votre perte d’estime de soi.
Vous pouvez encore envisager de demander l’intervention de votre hiérarchie. Il se peut qu’elle ne soit pas au fait des agissements de votre collègue. Cela vous permettrait également de vous justifier sur vos résultats. Enfin, avant de vous engager dans l’option ultime de la fuite salutaire, demandez un entretien auprès de votre DRH. Sans vous engager dans la critique, parlez à la première personne et laissez entendre que vous seriez disponible pour exercer vos compétences dans un autre secteur. Vous pourriez être surpris. Pour ma part, j’y ai gagné une nouvelle opportunité de carrière, en plus de la sérénité !
Travailler avec un manager ou un collègue toxique est sans doute la pire expérience qui soit. Au-delà de vos capacités professionnelles, c’est votre personnalité qui est mise à mal. Pourtant, cela reste encore un sujet tabou. Prenez la parole et n’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires !